Ce qui se passe dans le cerveau en hypnose

Nous connaissons l’hypnose depuis environs 6 mille ans et pourtant, pour beaucoup cela reste encore une énigme. Tandis que pour la majorité le mot “hypnose” fait penser au spectacle, à la magie et à la manipulation, pour d’autre cela fait penser à un outil thérapeutique très puissant.

Effectivement, l’hypnose comporte de nombreuse vertu, comme pour aider à arrêter de fumer, perdre du poids, retrouver la confiance en soi ou bien vaincre une phobie. D’une manière générale, l’hypnose est utilisée pour atténuer les douleurs physiques ou psychiques. Elle est même utilisée en chirurgie pour réduire l’anxiété du patient pendant l’intervention.

Ainsi, à travers cet article je vais vous montrer comment l’hypnose agis, de façon simplifiée, sur notre cerveau.

Origine de l’hypnose

Tout d’abord, revenons aux origines de l’hypnose. Le mot “hypnose” vient d’Hypnos, le Dieu grec du sommeil, car on a longtemps cru que l’hypnose nous plongeait dans le sommeil. En réalité, c’est plutôt l’inverse, mais nous reviendrons sur ce sujets plus tard.

L’histoire de l’hypnose remonte bien plus loin, elle fait ses premières apparitions à environ -4000 ans, symbolisées sur des tablettes sumériennes qui décrivaient des méthodes d’hypnose. C’est à la fin du XVIIIe siècle que l’hypnose fera sa réelle émergence en France et dans le monde occidental, avec Franz Anton Mesmer, un médecin qui pratiquait la magnétothérapie. Il mettra en avant les principes de l’hypnose : l’utilisation de la suggestion, le pouvoir de l’imaginaire et l’importance de l’état de conscience modifié pour améliorer les effets thérapeutiques.

Ensuite, le marquis de Puységur, élève de Franz Anton Mesmer, Prend la suite et décrit l’hypnose comme un état de “somnambulisme”, un état profondément endormi mais pleinement conscient, permettant une clairvoyance des malades sur leur propre maladie. En somme un état donnant l’accès à des ressources internes, grâce au lien praticien/patient.

Vers la fin du XIXe siècle, Hippolyte Bernheim souligne l’importance de la suggestion dans les phénomènes hypnotiques, notamment grâce à l’expérience de “faux souvenirs induits” par l’emploi de suggestions autoritaires. À la même période et dans un tout autre registre, Sigmund Freud met en avant l’importance du lien de confiance patient/praticien afin de faciliter la thérapie et d’augmenter son efficacité.

Sur la seconde moitié du XXe siècle, le psychiatre américain Milton Erickson repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu’il rencontre. Il propose une thérapie plus douce, avec un langage hypnotique adapté à chaque patient. Il est considéré comme le père des thérapies brèves.

Dans les années 1990, les neurosciences mettent en avant que l’état hypnotique correspond à une activité cérébrale qui n’est ni de la veille, ni de la somnolence, ni de la distraction, mais un autre état modifié de conscience. Et aujourd’hui, grâce à l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont pu mettre en avant que les effets de l’hypnose ne sont pas que subjectifs. Il s’agit bel et bien d’un vrai phénomène neurobiologique observable.

L’hypnose modifie l’activité de notre cerveau

En effet, des chercheurs ont comparé des images cérébrales sous hypnose prise à différentes phases. Ils ont remarqué que plusieurs zones du cerveau étaient affectées.

Comme dit plus haut, sous hypnose notre cerveau n’est pas en état de veille mais au contraire en hyperéveil, jusqu’à présent il était difficile de l’expliquer mais maintenant ces images cérébrales montrent que l’hypnose agit sur le cerveau en ralentissant ou augmentant l’activité neuronale de certaines régions, ce qui nous prouve que le cerveau d’une personne hypnotisé se modifie réellement.

Voici avec plus de précision qu’elles sont les régions qui modifient son activité.

Le Cortex cingulaire antérieur

Tout d’abord, nous pouvons percevoir, durant les phases d’hypnose, une baisse d’activité d’une région du cerveau appelé cortex cingulaire antérieur.

En temps normal, cette zone sert à trier les informations perçues, qu’elles soient sonores, visuels, kinesthésiques, etc… Le fait que cette région soit sur “pause”, permet de créer une bulle autour nous, car toutes les stimulations extérieures sont atténuées, de même pour les émotions négatives liées aux douleurs.

C’est d’ailleurs un état que nous connaissons tous et que nous utilisons naturellement, notamment quand nous sommes absorbés par une tâche, un film, un livre, ou bien quand nous sommes perdus dans nos pensées… Bref, tout ce qui nous absorbe à un point où nos perceptions son altérer, allant de la simple perte de notion du temps (ex : vous conduisez et ne voyez pas le trajet passer), jusqu’aux douleurs qui s’atténuent (ex : un marathonien qui est tellement focalisé sur l’arrivée qu’il en oublie qu’il a mal aux jambes).

Une augmentation des connexions entre certaines zones du cerveau

On pourrait croire que durant l’hypnose, l’entièreté du cerveau baisse son activité, pourtant, durant cet état il augmente l’activité neuronale et modifie les échanges entre différentes zones du cerveau.

En effet, la communication s’accroît entre l’insula et une partie de notre cortex préfrontal. Pour faire simple, l’insula joue un rôle dans la perception de sensation intérieure, la conscience de soi, le fonctionnement cognitif et le contrôle moteur. Ici, la zone de notre cortex préfrontal concernée, est celle qui nous permet de focaliser notre attention. Ainsi, cette communication entre les deux zones, nous pousse à nous focaliser sur ce qui se passe à l’intérieur de nous, le reste est laissé de côté.

Cette augmentation d’activité entre insula et une partie du cortex préfrontal, permet de nous concentrer sur le problème que nous voulons résoudre comme une douleur, une phobie, une allergie, etc…

Une diminution des connexions dans d’autres régions cérébrales

Quand nous sommes sous hypnose, nous sommes capables de voir les problèmes sous un autre angle, ceci est favorisé par la diminution des échanges entre notre cortex préfrontal, évoqué plus haut, et notre cortex cingulaire postérieur.

Le cortex cingulaire postérieur joue un rôle déterminant sur la conscience de nous-même, ainsi cette diminution de connexion permet d’inhiber notre sens critique, notre cerveau devient plus créatif, il met en place de nouveau lien (schémas neuronaux) et nous permet de dissocier nos actions vis-à-vis de la conscience que l’on a lors de nos actions. Cela explique pourquoi les personnes hypnotisées se laissent guider par les instructions du thérapeute sans résistance.

C’est grâce à cela que le thérapeute peut guider son patient en lui permettant de voir ses problèmes autrement, de remplacer les idées négatives ancrées ou bien de lui faire changer avis sur la cigarette.

L’hypnose thérapeutique

On pourrait à présent se demander : comment le thérapeute fait pour nous mettre en état modifier de conscience ?

Pour ce faire il utilisera plusieurs types de techniques qui auront dans la majorité des cas deux points communs, “la focalisation sur vos sens et activer votre imaginaire”.

Que ce soi par la respiration, par la suggestion directe ou bien par divers métaphore, l’hypnothérapeute utilisera un langage “hypnotique”, parfois dénué de sens, afin que vous puissiez entrer au fond de vous-même. Le but étant de relâcher votre corps pour pouvoir activer vos ressources, beaucoup plus facilement, que vous avez au fond de vous-même et de les utiliser dans la vie de tous les jours.

Aujourd’hui, l’hypnose c’est aussi un outil de plus en plus utilisé en psychothérapie car son champ d’applications est très large.

Voici différents types de demande :

• Allez vers un mieux-être : l’arrêt du tabac, la perte de poids, reprendre confiance en soi, la gestion du stress, vaincre les phobies, sont des sujets très demandés et surtout tout indiqués pour l’hypnose, car elle permet de nous attaquer à l’origine de la problématique afin de pouvoir induire du calme et du mieux-être.
• Les troubles Psychosomatiques : allant de la simple allergie aux divers troubles sexuels, ce sont des sujets que l’on ignore mais pourtant qu’ils sont possibles d’être atténué grâce à cette thérapie.
• Améliorer son potentiel : de même, si grâce à l’hypnose vous pouvez atténuer un trouble, vous pouvez aussi améliorer votre potentiel comme par exemple se préparer à un événement ou a un examen, favoriser sa concentration, booster sa créativité, etc…

Toutes les ressources sont en vous

Comme vous avez pu le voir, le thérapeute utilise un état modifié de conscience que vous connaissez déjà. La différence est que le praticien vous aide à approfondir cet état, afin de vous aider à trouver toutes les ressources qui sont en vous pour pouvoir venir à bout de votre problématique.

L’hypnose n’a donc rien de magique, ce sont ses effets sur le cerveau qui permettent d’affronter diverses problématiques et d’induire de nouveaux comportements afin d’atteindre au mieux vos objectifs.

Nous avons aussi pu voir, grâce à l’imagerie cérébrale, ce qui se passe dans notre cerveau durant les différentes phases d’hypnose, mais, ce qui est intéressant c’est que chaque personne vive l’hypnose différemment avec ses propres sensations.

Et vous, comment vivez-vous vos séances d’hypnoses ? Ecrivez-le-moi en commentaire !

Bonne reprogrammation ?

Edhy